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Une conférence sur l'histoire des templiers


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CONFERENCE : présentée par Daniel MANIVET


  « LES TEMPLIERS   DANS L’HISTOIRE »


CHRONOLOGIE : jusqu’en 1128

313 : Edit de Milan : Constantin, donne la Liberté de religion

325 (juillet) : Concile de Nicée, concile général des évêques de l’Empire romain. Concile à l’initiative de l’Empereur Constantin, qui après s’être converti et décidé de faire du « christianisme » une religion  pour l’Empire, en fin politique a pour objectif de créer une unité religieuse, ciment d’une unité impériale.

Il y avait à l’époque plusieurs christianisme et de nombreux évangiles.

Il décide de faire de Jésus le fondateur du christianisme et de bâtir une seule église chrétienne. Evangiles, Mathieu, Luc Jean et Marc.

Il choisit un symbole, la croix, N-S-E-O, universalité, et sa verticalité, l’ascenseur vers les cieux. Un symbole d’Eternité qui existait déjà en Egypte. C’est à cette époque que fut décidé le plan cruciforme des églises.     

 

      « Des quatre chefs qu’à la croix, annonce t-il,

L’un tend en haut vers le firmament,

L’autre vers l’abîme, celui d’en bas.

Et l’autre vers l’Orient,

Et l’autre vers l’Occident,

Et ainsi la croix marque

Que le christ a Tout en son pouvoir.

 

La croix est le vrai gonfanon

Du roi de qui tout ce qui est dépend

Et que l’on doit suivre en tout temps,

Accomplissant ses volontés.

Car qui plus y agit y reçoit

Et tout homme qui s’attachera à lui

Est sûr d’être mis en bon lieu.

 

Christ mourut sur la croix pour nous

Et il détruisit notre mort en mourant.

Et sur la croix il triompha du Malin

Sur le bois même où celui-ci triomphait des hommes,

Et sur la croix il fit l’œuvre de salut,

Et sur la croix il régna et il règne

Et sur la croix il voulut nous racheter. »  Peire Cardenal  

 

 

D’autres dogmes furent également établis, tel le célibat des prêtres.

381 : Concile de Constantinople, en présence des 3 patriarcats : Rome, Alexandrie, Antioche.

Ces 2 conciles sont considérés œcuméniques des églises chrétiennes

 

570 (environ) : Naissance du Prophète « Mahomet » à la Mecque (+ 632 à Médine)

 

711 : Les musulmans débarquent à Gibraltar. (Environ 140 ans après la naissance de Mahomet et 388 ans avant la 1èrecroisade)

732 : Charles Martel à Poitiers   bat les armées omeyyades de l'émir Abd el Rahman 

742 : Naissance de Charlemagne : Il restaure une dignité disparue après la chute de l’Empire romain.

3 grands combats :                                                                                                                                     

1) Les Saxons païens                                                                                                                       

2) Les Lombards                                                                                                                                  

3) Les musulmans Al-Andalous

1000 : Bouleversement dans le monde chrétien : Roman/gothique – pèlerinages – Foires -

1009 / Destruction de l’église du Saint Sépulcre Al Hahim ordonne la destruction

1035 : Fondation des « Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem »

1054 : Schisme des églises chrétiennes d’Orient et d’Occident (apothéose, 4ème croisade 1204)

1071 : Jérusalem est prise aux Fatimides par les Seldjoukistes qui en changent le statut.

1095 : Prêche de la 1ère croisade

 Elle s'est déroulée de 1096 à 1099 à la suite, entre autres, du refus intervenu en 1078 des Turcs seldjoukides de laisser libre le passage aux pèlerins chrétiens vers Jérusalem. Cette croisade s'achève par la prise de Jérusalem et la création du royaume chrétien de Jérusalem. En 1078, les Turcs seldjoukides délogent de Jérusalem les Fatimides qui y étaient installés depuis 970. À une période de libre accès à Jérusalem par les pèlerins chrétiens se substitue le massacre par les Turcs de la totalité de la population de Jérusalem[2], la soumission des populations chrétiennes aux vexations et à l'esclavage. Dans le même temps, vaincus à la bataille de Manzikert en 1071[3], les Byzantins ne peuvent empêcher les Turcs de s'établir à Nicée en 1078 et d'y fonder un royaume en 1081. À la fin du XIe siècle, l'empereur Alexis Ier Comnène, dont l'Empire chrétien d'Orient se trouve menacé par l'invasion des Turcs, demande à plusieurs reprises les aides de Rome contre les Seldjoukides

Si les souverains ne répondent pas à l'appel du pape, de grands féodaux

le font :                                   

Quatre armées se constituent par des regroupements régionaux :

  • les Lorrains, menés par Godefroy de Bouillon et Baudouin de Boulogne, qui traversent l'Allemagne et les Balkans ;

  • les Normands d'Italie, conduits par Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville, débarquant en Épire ;

  • les Méridionaux autour de Raymond de Saint-Gilles, qui passent par l'Italie du Nord, la Serbie et la Macédoine ;

  • les Français dont Hugues le Grand, Robert Courteheuse et Robert de Flandre.

1099 : Prise de Jérusalem

           Fondation de l’ " Ordre du Saint Sépulcre par Godefroy de Bouillon"   

          Godefroi de Bouillon reste seul avec trois cents chevaliers et deux mille piétons 

pour défendre ses conquêtes (Jérusalem, Jaffa, Lydda, Ramla, Bethléem, Hébron,

et bientôt  s’ajoute  la Galilée.                                           

 

1128 : (13 janvier) Concile de Troyes: Officialisation et rédaction de la « Règle du Temple en latin.  Hugues de Payens et 5 Templiers assistèrent au concile, dont peut être Hugues de Champagne « Pauvres Chevaliers du Christ » (templiers)

 

Les  autres ordres militaires :

                             

1147 : 2ème croisade,   (1147 - 1149)

En 1144, les musulmans reprirent le comté d’Edesse. Prêchée par Bernard de Clairvaux,   l'expédition fut conduite par le roi de France Louis VII et l'empereur germanique Conrad III. Les désaccords entre les chefs, le manque d'organisation et les erreurs militaires entraînèrent une série de revers des forces croisées. Après que ses troupes eurent été décimées à Dorylée, Conrad rentra en Allemagne. Louis VII, était peu expérimenté pour mener la guerre, et il se heurtait bien souvent à la perfidie des byzantins.

Manuel 1er Commène aurait négocié un traité avec les Seljoukides : une véritable trahison. Les survivants rejoignirent Jérusalem, puis déclenchèrent une attaque contre Damas, sans pouvoir s'emparer de cette ville. La nouvelle de l'arrivée de renforts musulmans contraignit les chrétiens à lever le camp. En deux années seulement, le prestige des armées croisées était tombé si bas que l'on pouvait penser que plus personne ne voudrait reprendre les armes.

L’armée de Louis VII est proche de la désintégration, le Roi la confie à Evrard de Barres Maître du Temple qui l’organise en unités de 50 aux ordres d’un Templier. Les Templiers deviennent la première armée de métier permanente institutionnalisée de la chrétienté occidentale.

1158-1160, Gisors, 3 templiers occupent le château : Robert de Piron, Tostes de Saint Omer et Richard d'Hastings

                                                                                                        

Chronologie de 1128 - 1314

1187 : Défaite d’Hattin, Gérard de Ridefort 

et 200 templiers décapités                                                                                                            

Saladin s’empare de Jérusalem

1189 : 3ème croisade Croisade des Rois Philippe Auguste Richard Cœur de Lyon, Frédéric Barberousse reprise d’Acre.     (1189 - 1192) 

Quarante années passèrent, pendant lesquelles chrétiens et musulmans vécurent souvent en bon voisinage. Beaucoup d'anciens croisés avaient épousé des femmes arabes et avaient adopté nombre de coutumes orientales. Les échanges commerciaux étaient très intenses entre les ports du Levant et ceux des côtes italiennes. Le plus important des personnages du monde musulman était alors le sultan d'Egypte, Salâh al-Dîn, dit Saladin, qui avait étendu sa domination sur une grande partie du Levant et établi de bons rapports avec les chrétiens. Mais la violation de ce statu quo par quelques seigneurs fanatiques ramena la guerre dans la région. Saladin battit les chrétiens à la bataille d'Attîn et entra en vainqueur à Jérusalem en 1187. La prise de la ville entraîna l'appel à la troisième croisade.

Les armées réunies étaient très importantes. Mais à peine arrivé en Asie Mineure, Frédéric Barberousse se noya pour avoir traversé une rivière avec son armure.  

Le roi de France n'avait qu'une seule hâte : retourner dans sa patrie et profiter de l'absence de Richard pour mettre la main sur les possessions françaises de ce dernier.

Resté seul, le roi anglais accomplit des prodiges, mais il n'est plus en mesure de battre Saladin. Aussi conclut-il, en 1192, une trêve avec son valeureux adversaire. L'accord stipulait que Jérusalem restait aux mains des musulmans, qui s'engageaient en retour à protéger les pèlerins chrétiens se rendant dans la ville Sainte. De plus, les Francs conservaient les ports du Levant, ainsi que Chypre.

 

1191 : les croisés prennent Acre où est dorénavant la maison cheftaine des Templiers

1204 : 4ème croisade, Croisade de Venise  

La quatrième croisade fut inspirée par le pape Innocent III, qui mit les souverains chrétiens en demeure de reprendre les armes et de libérer le Saint Sépulcre des mains des musulmans. A la différence de la précédente, ce fut une croisade conduite par de simples chevaliers : Boniface de Montserrat, Baudouin de Flandre et Geoffroy de Villehardouin. Son objectif initial était l'Égypte, mais elle fut complètement déviée de son but parle doge de Venise Enrico Dolindo qui était le financier de l’expédition.   Ceux-ci s'étaient engagés à pourvoir au transport des troupes contre le paiement d'une somme très importante. Comme les croisés n'avaient pas réussi à réunir entièrement l'argent, les Vénitiens exigèrent la prise de la ville de Zara (aujourd'hui Zadar en Yougoslavie), qui faisait concurrence à la sérénissime république : en cinq jours, cette cité chrétienne fut prise.

Puis les croisés se dirigèrent vers Constantinople qu'ils mirent à sac en 1204. Venise se fit céder des territoires byzantins. Le chef croisé Baudouin devint le premier empereur de l'Empire latin d'Orient. Ainsi s'acheva cette croisade de chrétiens contre d'autres chrétiens : on était loin de l'idéal d'un Godefroi de Bouillon.        

La conquête de Constantinople permettrait aux Vénitiens de circuler dans la mer Noire 

qui est pour l'instant interdite aux étrangers. Les intérêts économiques de Venise la poussent à vouloir dominer Constantinople[. Le doge Enrico Dandolo dispose de moyens de pression considérables : les créances des croisés, le « bon droit » d'Alexis IV et les immenses richesses dans la vieille capitale.

En fait, l'empire vénitien sera l'établissement le plus durable de ceux issus de la quatrième croisade[. À Venise, échoit un quartier entier de Constantinople, les ports de Coron et de Modon au sud du Péloponnèse et la Crète qui fournit à partir du XIVe siècle, le bois, le blé et les denrées agricoles. Les îles grecques où se sont installées de familles vénitiennes restent plus ou moins dans la mouvance de la Sérénissime[ .

La déviation de l'idée même de croisade et le pillage de Constantinople chrétienne transforment les ordres militaires en puissances financières et, par là même, politiques[ ].

 

1217 : 5ème croisade   

Après une expédition infructueuse des rois de Chypre et de Hongrie, le roi de Jérusalem, Jean de Brienne, tente d’envahir l’Egypte. Il réussit à) prendre Damiette en 1219, avec l’aide précieuses des chevaliers Templiers. Trois années plus tard, l’armée occidentale progressant vers le Caire, se fait surprendre par une crue du Nil et doit capituler. Ils sont contraints de libérer Damiette en échanger de reprendre la mer.       

Le roi de Jérusalem, ne tirera aucune leçon de cette débâcle. Il réitérera cette faute avec Louis IX et la Défaite désastreuse de Mansurah.

 

1228 : 6ème croisade 

L'empereur germanique Frédéric II, excommunié pour avoir rompu avec le pape Grégoire IX, fut pratiquement obligé de partir en croisade. Il partit avec beaucoup de retard et arriva en Terre sainte en 1228, avec seulement 3 000 soldats. Après 5 mois de négociations avec le sultan d'Egypte Al-Kâmil, il parvient par la diplomatie à signer le traité de Jaffa. Il obtint ainsi la restitution de Béthléem, de Nazareth et même de Jérusalem au royaume latin.

A Jérusalem, les musulmans gardent la possession de leurs temples et mosquées, tandis que les chrétiens récupèrent le Saint Sépulcre. Tout cela sans verser une goutte de sang. Mais ce succès ne fut pas reconnu en Occident, où l'on se scandalisa de l'accord conclu avec les infidèles ! En 1244, les musulmans reconquirent Jérusalem, qui ne devait jamais plus retourner en mains chrétiennes.

 

1250 : 7ème  Croisade

En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Louis IX entreprend, contre l’avis des Templiers, donc une expédition au cœur de l'Egypte afin d'attaquer les sarrasins au cœur de leur puissance, espérant forcer le sultan à céder Jérusalem. Cependant l'ardeur religieuse est moindre, Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix avec lui. Il part avec sa femme Marguerite de Provence et ses deux frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Le roi embarque à Aigues-Mortes, un port royal en construction qui permettra à la France d'avoir un débouché sur la Méditerranée. Après une escale à Chypre, les croisés s'emparent de la ville de Damiette, puis se préparent à marcher sur Le Caire où résidait le sultan. Elle ne parvient pas à son but, car elle fut assaillie en route par les sarrasins et taillée en pièces à Mansourah. Le frère du roi, Robert d'Artois est tué avec bon nombre de ses chevaliers, le roi et le reste de l'armée furent faits prisonniers.

Les Templiers et les Hospitaliers périrent.

Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400 000 livres (payée partiellement par les Templiers) et passa encore quatre années en Terre sainte, aidant les principautés franques à réorganiser leur système de défense. Les renforts sur lesquels il comptait ne venant pas, il finit par rentrer en France, en 1254. C'est également la mort de sa mère, Blanche de Castille, qui assurait la régence, qui va décider Louis à rentrer après six années d'absence. 

En 1249, Louis apprend que le Khan Sartaq s'est converti au christianisme et s'est fait baptiser. Il lui envoie alors le franciscain Guillaume de Rubrouck mais pas en tant qu'ambassadeur officiel afin d'éviter une nouvelle humiliation. Sartaq n'a en réalité de chrétien que le nom mais permet au franciscain de se rendre auprès du grand Khan Möngke (1251-1259), à Karakorum. Rubrouck revient cependant à Chypre en 1255, sans succès[ .

Louis IX et les Mongols

En 1259, Berke, le chef de la Horde d'Or demande la soumission du roi de France[10]. En revanche, le 10 avril 1262, ce dernier reçoit une lettre du nouveau grand Khan Hülegü qui lui demande la paix et de l'aide[ ]. Se présentant comme le « destructeur des perfides nations sarrasines », il insiste sur sa bienveillance à l'égard des chrétiens dans son empire et lui annonce les avoir tous libérés de prison ou de l'esclavage dans les pays qu'il a soumis. N'ayant pas de navire, il demande à Louis de lui en prêter afin d'attaquer l'Égypte et promet de restituer le royaume de Jérusalem aux chrétiens. Mais, dans cette lettre, Hülegü, qui n'a pas compris que le pape n'est qu'un chef spirituel et que le roi le plus puissant de la Chrétienté est en fait le roi de France, rappelle à Saint Louis la souveraineté du grand Khan sur le monde entier. Pour cette raison, le roi de France refuse de répondre à sa demande et adresse l'ambassade à Rome, où la papauté poursuit pendant plusieurs années les conversations, qui n'aboutissent finalement jamais[ .

                                                              

 1261 : Bataille Aïn Djalut

 

1270 : 8ème croisade

Au XIIIe siècle, l'Europe n'est plus, comme au XIIème siècle, mobilisée contre les infidèles. Comme le disait le poète Rutebeuf : « On peut bien gagner Dieu sans bouger de son pays, en vivant de son héritage. Je ne fais de tort à personne. Si je pars, que deviendront ma femme et mes enfants ? Il sera temps de se battre quand le sultan viendra par ici. » Le danger représenté par les musulmans était devenu moins pressant : déjà expulsés de Sicile, ils étaient méthodiquement refoulés de la péninsule Ibérique. Bien que le tombeau du Christ fût à nouveau sous le contrôle de l'islam, la ferveur religieuse était retombée, de même que s'était dissipé l'espoir d'une colonisation facile et d'une fortune rapide qui nourrissait les rêves des petits seigneurs. De ce point de vue,  Louis IX n'était pas en accord avec son temps : les bourgeoisies marchandes avaient compris qu'on ne pourrait déloger ni contenir l'islam, mieux valait s'accommoder de son existence et entretenir des relations avec lui. Le Roi ne partageait pas ce point de vue et voulut tenter une nouvelle fois l'impossible. Il commença à accumuler l'argent, les vivres et les armes dès 1267. En juillet 1270, il s'embarqua pour Tunis. Il croyait de son frère Charles d'Anjou, roi de Sicile, que l'émir de cette ville avait l'intention de se convertir au christianisme. Epuisé par la chaleur et le manque d'eau, le vieux roi mourut devant Tunis. On a longtemps cru qu'il s'agissait de la peste, mais il semble que ce serait plutôt d'une dysenterie. Avec cet ultime et dérisoire échec s'achève l'ère des croisades dont Louis IX incarne la dernière figure. 

 

1261 : Bataille Aïn Djalut. Défaite des Mongols, désastreuse pour l’avenir de la chrétienté.

1291(mai) : Chute d’Acre

1293 : Jacques de Molay devient Grand Maître

1307 : (vendredi 13 octobre): Arrestations dans le royaume de France

 

1308 : (24 janvier) : Arrestations dans le Comté de Provence   

 

1312 : Concile de Vienne, dissolution de l’Ordre du Temple. Constatons, que ce seul ordre   a été créé et dissous dans un concile.

 

1314   Bûcher jacques de Molay, Geoffroy de Charney - Hugues de Pairaud et Geoffroy de Gonneville échappèrent au supplice.

 

 

 

                                                     PRAGMATISME.

 

 Les Templiers s’adaptent aux situations, traditions et usages locaux, notamment en architecture d’où incompréhension des chapelles octogonales.

 

LE TEMPLE A 3 COMPOSANTS :

1) La religion : l’Ordre

2) La guerre :1 armée professionnelle permanente

3) Les ressources financières : Une multinationale en autarcie

 

Les « Hospitaliers » vont faire de même, mais en ayant eu un modèle.

 

Nous avons déjà examiné, lors des précédents propos, l’aspect religieux, la/les Règles, l’organisation militaire, je ne m’y attarderai donc pas...


               LE TEMPLE UNE ENTREPRISE D’AVANT-GARDE 

 

Le Temple fonctionne comme une entreprise, avec un modèle économique solide ;

Serait-elle la première multinationale entièrement intégrée ?

 

Son objet : « Produire pour nourrir la guerre. »


Une différence fondamentale avec une entreprise :

Pas d’actionnaires, pas de dividendes

L’armée templière coûtait une fortune, en armement, en hommes(Le coût d’un chevalier :

3 chevaux, un écuyer, l’armement,  un équipement, est estimé au revenu d’une année

d’un domaine), en forteresses (à construire ou à entretenir.

Je ne prendrai qu’un exemple :

La forteresse de SAFED. La construction a durée vingt-six mois. Chaque jour, en temps de guerre,   il faut pourvoir aux exigences de  deux mille deux cent bouches. Chaque année, douze mille mulets chargés en orge et en froment, sans compter les autres victuailles franchissent le pont levis. La garnison est forte de cinquante frères chevaliers et de trente frères sergents avec chevaux et armes et cinquante turcopoles à cheval, trois cent balistiers, huit cent vingt écuyers et sergents, sans oublier les quarante esclaves. Il ne s’agit que d’une forteresse.  

A cela il faut ajouter les hospices autres établissements destinés à soulager les maux. La construction d’édifices religieux, chapelles, églises cathédrales

 

De nombreuses spéculations entourent les origines du Trésor des Templiers. Certaines hypothèses ésotériques sont même avancées, liées entre autre à l'alchimie. L'origine du Trésor des Templiers s'explique pourtant plus simplement par le formidable système mis en place.


L'Ordre du Temple fonctionne comme une entreprise, avec un modèle économique solide :

 

 -  Son capital : Le Trésor des Templiers se constitue grâce :

Un apport considérable en dons financiers, immobiliers et fonciers.

Ces dons sont parfois à conquérir, vous vous emparez de…vous le défendez(Espagne)

Les dons peuvent être des marais à assécher, ou des terres à irriguer.

Dons des Templiers lors de leur entrée au Temple, Ainsi Hugues de Champagne et bien d’autres.

Une économie de guerre. Les victoires et prises de territoires assurent des revenus solides. 

 N’oublions pas que l’officialisation de la fonction « militaire » de Chevaliers Hospitaliers

ne sera effective qu’en 1187.

 

- Rationalisation des coûts : au moyen-âge, la puissance économique et politique se mesure aux fastes des cours que tiennent les seigneurs médiévaux. Les commanderies templières ont quant à elles une gestion rationnelle de leurs coûts, avec une limitation des dépenses :

le Trésor des Templiers ne se dilapide pas.


- Acquisition de patrimoine : la richesse des Templiers repose sur un patrimoine foncier impressionnant, qui s'explique facilement par les dons, puis par des achats et des remembrements).  


- Acquisition de locaux de production ;

Moulin (eau/vent)

Forges

Fours

Tanneries

Textile…

 


Finance

1ère banque à guichets multiples                                                                                           

Lettre de change (d’origine lombarde mais adaptée à leurs structures : le réseau des commanderies, environ 5000) Les Templiers sont la seule institution à être présente dans une grande partie de l'Occident et de l'Orient médiéval, à disposer d'un taux de confiance élevée.

 

Gestionnaires :

Biens en dépôts ou en garantie avant départ pour croisades ou pèlerinage. Perception de taxes sur exploitations foncières

Notariat /Hypothèques

Hypothèques et gestion de domaines et de fiefs  appartenant à des vassaux levant des osts pour respecter leurs devoirs envers leurs seigneurs

Péages aux gués et autres  

 

Gestionnaires de royaumes :

France (jusqu’à leur arrestation)

Angleterre

Aragon

Gestion des dettes

Frappe de monnaies

Changes

Prêts financiers : royaumes ou seigneurs

Transports de fonds, par terre ou mer

Commission des Comptes, (ancêtre de la Cour des Comptes)

 

Moyens :

Etudes de juristes et de savants

Frères servents  

agriculture 

production

Le chaudronnier métallurgiste, pour la fabrication d’objet du culte, des monnaies,

des armes, de l’outillage.                                                                                                                 L’architecte, maître des 3 grandes organisations de compagnons :

Les Frères du Pont, l’œuvre du pont, l’œuvre des compagnons de St Blaise et St Maurice,

les maçons francs Production artisanale, préindustrielle   

Je prend des exemples situés dans le Comté de Provence.

Les mines : Exploitation des mines fer, cuivre or et argent  Ils remirent en valeur les mines alpines d’argent alpines : L’Argentière (Mont Genèvre), frappe de monnaie.

Lieux dits de  Païen de Ram(Rame), Pallon, à la Bessée et à la Roche de Briançon

Le sel : ramassage et commerce en Camargues.                                                                                             

Commanderies  d’Arles/Saint Gilles/ Aigues Morte

Sellerie : Colmars les Alpes 6000 moutons : Viande/Tannerie : parchemins, cuir, harnais, sellerie…                                                                                                                                 

Construction navale : chantier naval à Marseille 1216, charte : Hugues des beaux concède au temple la faculté de construire et de garder sur tout son territoire

Les moulins

A vent et à aube, importés d’Iran

Conseil

Des Ingénieurs conseils, hydrographie, technologie

 

Des gestionnaires

Agriculture/Elevage : La Commanderie du Ruou

(Bien connue de tous, une flèche l’indique sur l’autoroute, avant Brignoles en direction d’Aix en Provence)

La première mention officielle de la commanderie du Ruou date de 1155.

Il s'agit à l'époque de donations, principalement des terres, par des seigneurs locaux. Le premier commandeur Hugues Raymond s'installa dans la ville de Lorgues en 1170,

(600 mètres de remparts, 122 tours et 3 portes principales) en attendant que la commanderie du Ruou soit construite.  

La commanderie connaît un grand essor à partir de 1190 et à peu près jusqu'en 1250 

(on ne dénombre que deux donations après cette date). Le rayonnement du Ruou s'étend dans tout le département. Comme la commanderie de Saint-Maurice, elle fait partie des grosses maisons abritant une communauté moyenne d’une dizaine de frères tandis que

les autres sites du Var n’en comptent pas plus de trois.                                                                                     

Au milieu du XIIIe siècle, la commanderie a terminé son implantation dans la région du Var. Le territoire de la Commanderie, qui s'étendait de la vallée du Verdon à la Méditerranée est ainsi devenue la plus importante de Provence et une des trois principales de France.

À la fin de l'implantation et de l'essor, elle tient la première place au rang des commanderies de Provence et développe la vie économique de la région de par ses possessions terriennes, en tout  1000 hectares de terres répartis comme suit :

  • environ  600 hectares de terres cultivables,

  • 130 hectares de vignes,

  • 34 hectares de prés à pâture.

  • Environ 100 hectares de forêts et garrigues. 

  • Haras

  • Elevage animaux domestiques

  • Greffes (importée de Syrie)

  •  assolement, irrigation  Bras et Régusse moulins à vent à têtes pivotantes (hommes remplacent 40 esclaves)

La commanderie du Ruou possédait environ 240 tenures 


Gestion des biens mis en caution

Urbanisation : Lorgue / Villecroze

Remembrement

 

Armateurs : transport de marchandises et de pèlerins (limité à 1500 personnes) Anecdote

du rejet des armateurs de Marseille

 

 

 

 DU TEMPS DES CROISADES A NOS JOURS  :


En 1098 les Fatimides ont vaincu les Turcs et se sont emparés de Jérusalem. Mais dès l'année suivante, les premiers Croisés chassaient les Fatimides de Jérusalem.

Vingt jours après la prise de Jérusalem par les Croisés, l’armée  du vizir fatimide d'Égypte, forte de trente mille hommes, atteint la Palestine et prend place près d'Ascalon,  

Le vizir Al-Afdhal envoie des émissaires à Godefroy de Bouillon, lui proposant

un arrangement si celui-ci quitte la Palestine. Ce dernier refuse et marche sur l'armée égyptienne, qu'il met en déroute le 12 août 1099, faisant 10 000 victimes.

Au bout d'un long siège, les Croisés parviennent à s'emparer temporairement d'Ascalon,

en 1102.

Neuf ans plus tard, le frère cadet de Godefroy de Bouillon, Baudouin Ier roi de Jérusalem, réussit à obtenir un tribut du gouverneur fatimide d'Ascalon. Mais, en juillet 1102, ce dernier est assassiné, et la population se révolte contre les Croisés, qui ont pris contrôle de la ville. Reprise par les Fatimides, Ascalon fut leur dernier bastion en Palestine, repris par les Croisés lors d'un second siège, en 1153, au cours duquel le maître de l'Ordre du Temple, Bernard de Tramelay, meurt avec tous les Templiers sous ses ordres.

Membres d’une secte shiite active au Moyen Age, implantés en Perse, les Assassins firent, par leurs méthodes criminelles, trembler Croisés et Mongols, s’en prirent à Richard Cœur de Lion comme à Saladin. Une véritable légende noire naquit à leur sujet, qui existe encore aujourd’hui.


La formation du mouvement :

Tout commence en 1094, à la mort du calife fatimide al-Mustansir Billâh.

Une lutte de succession oppose son aîné Nizâr, plus légitime, et son cadet Ahmad, soutenu par l’aristocratie du Caire et en particulier par le vizir al-Afdhal, qui le fait couronner calife.

Cette lutte de pouvoir provoque une grave déchirure dans la communauté ismaélienne :

les ismaéliens de Perse, une minorité shiite dans une région normalement placée sous

la tutelle du calife sunnite de Bagdad, font allégeance à Nizâr.

On parlera donc également de nizârites pour qualifier ce mouvement.

Comme tous les ismaéliens, ils professent une lecture ésotérique du Coran :

il s’agit de trouver le sens caché (bâtin) du texte coranique (on les appelle aussi Bâtinis),

puis de l’enseigner (c’est le tal’îm). C’est donc un courant mystique, qui attend le retour

de « l’imam caché », tout en cherchant à convertir un maximum de musulmans via

une propagande très soigneusement organisée et planifiée (c’est la da’wa).


Depuis 1090, un nouveau chef ismaélien, intellectuel brillant, charismatique et redoutable stratège : Hassan ibn Sabbâh, qu’on surnommera ensuite le Vieux de la Montagne,

qui a probablement rencontré Nizâr en Egypte. Sous sa direction, ils se sont emparés de

la forteresse d’Alamut en 1091, et, réfugiés dans ce fortin inexpugnable (construite à plus de 2000 mètres d’altitude sur un piton rocheux, la forteresse ne peut être prise que par la ruse ou par trahison), étendent leur influence vers la Syrie et l’Iran.

Nizâr, d’abord réfugié à Alexandrie, est capturé par son frère et mourra en prison :

ses partisans en Egypte quittent le pays et fusionnent avec le mouvement perse.

Son fils, al-Hâdî, est considéré par eux comme l’imam, donc comme le chef de

la communauté, même s’il doit rester caché.  

Hassân ibn Sabbah mène une campagne militaire bien vite couronnée de succès :

les ismaéliens s’emparent de la forteresse de Qadmûs, en Syrie, puis de celle Masyâf en 1141. Epargné par les luttes de pouvoir, le mouvement nizârite oscille cependant entre plusieurs pôles contradictoires : tiraillé entre le respect dû au texte coranique et la volonté d’en trouver le sens caché, entre la nécessité de rester caché et la tentation d’apparaître

au grand jour, entre la soumission au Prophète Muhammad, via le respect de la sharî’a,

et l’obéissance à l’imam.

Il faut dire que le contexte géopolitique est plus que favorable : le Proche-Orient a subi de plein fouet le choc de la première croisade, qui aboutit à la prise de Jérusalem en juillet 1099.


Le califat fatimide du Caire s’affaiblit à cause d’une profonde crise économique et de tensions internes, et les pouvoirs sunnites sont divisés, s’affrontant entre eux malgré leur officielle allégeance au calife sunnite de Bagdad. La fondation des Etats latins d’Orient complique encore la situation. Dans ce contexte très confus, il est difficile d’étudier précisément les Assassins, d’autant plus que la majorité des sources sur cette époque sont rédigées par des auteurs sunnites, donc très hostiles à un mouvement shiite pensé comme hétérodoxe. Mais il est indéniable que les Assassins savent s’insérer dans ce monde divisé, et jouent des hostilités mutuelles pour s’imposer comme un pouvoir majeur.

La forteresse de Qadmûs, par exemple, est d’abord conquise par Bohémond II, prince d’Antioche, en 1128, reprise par ibn ‘Amrûn, un petit seigneur seldjoukide, qui en 1141 la vend aux Nizârites, lesquels la revendront, en 1186, aux Chevaliers Hospitaliers, ordre militaro-religieux avec lequel ils entretiennent de très bonnes relations.


Des assassins professionnels

Surtout, les nizârites s’imposent en recourant d’une manière systématique à l’assassinat politique. Ibn Battûta, le célèbre voyageur, écrit ainsi au début du XIVème siècle :

« quand le sultan veut faire assassiner un de ses ennemis, il leur donne le prix de son sang […] Ces Ismaéliens ont des couteaux empoisonnés, avec lesquels ils frappent ceux qu’on leur ordonne de tuer ». C’est ce qui rendit les nizârites d’Alamût si célèbres.

Leurs cibles étaient nombreuses et variées : de nombreux califes abbassides périrent de leurs mains – même s’il est possible que certains, comme al-Mustarchid, aient en réalité été assassinés par des Turcs Seldjoukides, qui auraient ensuite pu aisément accuser les nizârites du crime. Des princes, des officiers, des généraux musulmans sont assassinés.

En 1092, le vizir seldjoukide Nizâm al-Mulk, le protecteur de Al-Ghazâlî, est sans doute l’un des premiers à être assassiné par les nizârites. Un siècle plus tard, en 1192, c’est le roi de Jérusalem Conrad de Montferrat qui tombe sous leurs coups : ce meurtre, le premier

d’un Chrétien, marque énormément les Croisés. Dès les années 1175, des témoins occidentaux, relayant probablement des informations transmises par des Chrétiens d’Orient, avaient parlé de cette secte, et avaient relevé « l’immense terreur que leur maître fait régner sur toute la région » [3]. Guillaume de Tyr, évêque de Tyr et immense intellectuel, souligne leur ferveur et indique qu’ils préfèrent mourir plutôt que d’échouer.


Kamikazes avant l’heure, les Assassins ne reculent devant rien :

Saladin lui-même, héros de la reconquête musulmane à la fin du XIIème siècle (Jérusalem est reprise en 1187.

Voir : Entretien avec Elodie Hibon, La Jérusalem ayyoubide), sera plusieurs fois attaqué par des tueurs, qui ne parviendront qu’à le blesser. Ces activités peuvent être qualifiées de terroristes : il s’agit à la fois d’éliminer des rivaux ou des obstacles, et de frapper de terreur le Proche-Orient [4]. C’est pourquoi les assassinats sont publics : les cibles sont généralement frappées à midi, lorsqu’elles sortent de la mosquée. Mais les Assassins savent aussi se faire mercenaires, louant leurs services au plus offrant : Joinville rapporte ainsi une entrevue entre Louis IX et le Vieux de la Montagne à Acre, le roi de France achetant, au prix de coûteux présents, la neutralité des redoutables Assassins.

Toute une légende va se développer autour de cette secte : Ibn Battûta parle de couteaux empoisonnés, Guillaume de Tyr indique quant à lui qu’ils sont armés de couteaux d’or pur, croisant ainsi le mythe des Assassins avec celui des « richesses fabuleuses de l’Orient », mythe qu’on retrouve dans celui du Prêtre Jean.

Tous les historiens, musulmans ou chrétiens, relèvent le fanatisme des nizârites : lors d’une rencontre avec les Templiers, le Vieux de la Montagne aurait, selon Guillaume de Tyr, ordonné à plusieurs de ses adeptes de se jeter d’une muraille, pour montrer le contrôle total qu’il exerçait sur ses fidèles. D’une façon significative, Alamut, « le Nid de l’Aigle » en persan, devient « le Château de la Mort » en arabe, q’ala al-mût.


La méthode d’endoctrinement utilisée par le Vieux de la Montagne est bien connue :

celui-ci droguait ses adeptes avec du haschich, et les plaçait dans un jardin paradisiaque creusé dans la montagne. Après une nuit de luxe et de luxure, les jeunes nizârites se réveillaient dans leurs cellules, où on les informait que ce paradis serait à eux pour l’éternité s’ils périssaient en tentant d’éliminer une cible… Il s’agit là, évidemment, d’une légende, qu’on trouve d’abord chez Arnold de Lübeck, chroniqueur bénédictin du début du XIIIème siècle, puis chez Marco Polo (même si ces deux auteurs ne mentionnent pas le haschich).

Cette légende sera ensuite surtout développée sous la plume d’auteurs européens romantiques, au XIXème siècle, comme par exemple Théophile Gautier.

Le terme même d’« assassin » dériverait d’ailleurs du mot haschich, même si cette étymologie est récemment contestée, au profit d’une autre, qui ferait dériver « assassin » de assâs, qui veut dire fondement ou gardien. « Consommateurs de haschich », « fidèles au Fondement de la religion » ou encore « Gardiens de la Foi », les Assassins continuent également d’inspirer, comme les Templiers auxquels on les compare parfois, bon nombre de théories conspirationnistes toutes plus délirantes les unes que les autres.


Le choc mongol

Au milieu du XIIème siècle, les Assassins ont su s’imposer comme un pouvoir important de

la région. En conquerrant des forteresses en Perse et en Iran, ils ont jeté les bases d’un véritable Etat nizârite, leur influence s’étend à l’ensemble du Proche-Orient, et leur réputation en dépasse de beaucoup les frontières.

Mais un nouveau pouvoir s’élève : les Mongols ont franchi les frontières du Dar al-Islam, et Gengis Khan a fondé dans le fer et le feu le plus grand empire de l’histoire.

En 1251, Möngke, le plus jeune petit-fils de Gengis Khan, s’impose à la tête de l’Empire mongol encore unifié, et relance la conquête vers l’ouest : l’armée mongole, forte de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, est confiée à Hülegü, frère de Möngke.

La conquête sera foudroyante : Hülegü prend le sud de l’Iran, puis la Syrie, et les Mongols ne seront arrêtés dans leur irrésistible avancée qu’en 1260 par les Mamelouks du Caire.


La pax mongolica ne peut accepter un mouvement comme celui des Assassins :

Hülegü fait le siège d’Alamut et prend la ville en 1257.

L’imam nizârite, Rukn al-dîn Khûrshâh, meurt dans des circonstances obscures (exécuté par les Mongols, ou peut-être assassiné par ses partisans désireux de se rendre), et la tête des Assassins est partout mise à prix. Face à la redoutable machine de guerre mongole,

les Assassins n’ont pas fait le poids, malgré une alliance de dernière minute conclue avec le califat abbasside – un califat auquel Hülegü met fin en 1258 lorsqu’il prend Bagdad et fait exécuter le calife al-Musta’sim. Dans le chaos provoqué par l’invasion mongole, on perd

la trace du mouvement des Assassins.


L’activisme ismaélien survit, notamment en se greffant sur le soufisme. 

Ce qui reste de la communauté replonge dans la clandestinité, et se tourne cette fois vers l’Est : des missionnaires sont envoyés en Inde et en Asie Centrale. Les nizârites témoignent ainsi de la reconfiguration de l’espace moyen-oriental : avec la conquête mongole, le centre de gravité du monde musulman s’est déplacé vers l’Est.

Au XIXème siècle, l’imam nizârite prend le titre d’Aga Khan, et s’installe en Inde.

La communauté ismaélienne est toujours dirigée par un imam qui fait remonter sa lignée

à Nizâr, mais elle est numériquement très faible. C’est surtout par leur légende que

les Assassins ont survécu.   Et les légendes se greffent les unes sur les autres, la fascination de l’Europe pour l’Orient ne faisant que changer de forme : le Vieux de la montagne.

 

 

 

Conclusion :

                                                                                                                                

Par leurs méthodes, par leur succès, les Nizârites ont frappé l’imagination et la mémoire de ceux qui ont été tour à tour ou en même temps leurs alliés, leurs adversaires, leurs victimes. Secte shiite professant une approche mystique du Coran, ils restent surtout célèbres

pour avoir, un temps, fait trembler le Proche-Orient – avant que leurs « lames empoisonnées » ne s’effacent devant les cimeterres mongols.


                            Chiites-sunnites : une division historique

La scission de ces deux courants de l’islam remonte à la mort du prophète Mahomet, en 632. Se pose alors la question du successeur le plus légitime pour diriger la communauté des croyants :

·                      les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang ;

·                      les futurs sunnites désignent Abou Bakr, un homme ordinaire, compagnon de toujours de Mahomet, au nom du retour aux traditions tribales.

Une majorité de musulmans soutiennent Abou Bakr, qui devient le premier calife.

Depuis, les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils représentent aujourd’hui environ 85 % des musulmans du monde. Les seuls pays à majorité chiite sont l’Iran, l’Irak, l’Azerbaïdjan et Bahreïn, mais d’importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au Yémen,

                                        

Aux côtés de ces deux grandes branches existent également d’autres courants minoritaires : les alaouites en Syrie, les alévis en Turquie, les druzes, dispersés dans tout le Proche-Orient, et les khâridjites à Oman et au Maghreb.


                   Quelles sont les différences entre les deux ?

Les sunnites considèrent le Coran comme une œuvre divine : l’imam est un pasteur nommé par d'autres hommes, faisant office de guide entre le croyant et Allah pour la prière ;

dans certaines situations, il peut s'autoproclamer.

Les chiites considèrent l’imam, descendant de la famille de Mahomet, comme un guide indispensable de la communauté, tirant directement son autorité de Dieu.

C’est pourquoi leur clergé est très structuré.

Conséquence pratique : alors que les sunnites acceptent que les autorités religieuse et politique soient fondues dans la même personne, les chiites prônent une séparation claire. Au Maroc, majoritairement sunnite, le roi est commandeur des croyants, tandis qu’en Iran,

à tendance chiite, les ayatollahs sont indépendants du pouvoir exécutif.

 

Pourquoi sont-ils en conflit ?

 Les querelles entre chiisme et sunnisme tiennent moins du différend religieux que d’un conflit politique entre deux modèles, deux ensembles géopolitiques. Les chiites, emmenés par l’Iran, sont depuis la révolution islamique de 1979 en conflit ouvert avec les dirigeants sunnites, considérés comme corrompus et vendus au « Grand Satan » américain.

Se dessine depuis quelques années l’idée d’un « croissant chiite », expression née dans la bouche du roi de Jordanie Abdallah en 2004, qui rassemblerait l’Iran, le Liban, le Pakistan, l’Irak, la Syrie et une partie du Liban (avec le Hezbollah).


LES ORDRES IBERIQUES Templiers

L'ESPAGNE :  

                                                     L’Ordre de Montesa :

L’Ordre de Montesa   tire son origine de l’Ordre du Temple. Lorsqu’en 1312, l’Ordre du Temple fut dissous par le pape Clément V, ses biens furent transférés à l’Ordre de l’Hôpital, cependant, le roi d’Aragón Jaime II, refusa cette fusion dans ses différents états. En 1317, il finit par accepter un compromis : la fusion est réalisée en Aragón et en Catalogne ; mais, dans le royaume de Valence, il est créé le nouvel ordre de « Nuestra Señora de Montesa » à partir de la branche des Templiers reconnue innocente lors du procès.

En 1317, le pape Jean XXII approuva les statuts de l’ordre, peu différents de ceux des Templiers. La mission première de l’ordre de Montesa, était de défendre la côte du royaume de Valence contre les pirates et les maures. Celui-ci suivait la règle de Cîteaux, mais était placé sous la tutelle de l’abbaye catalane de Santes Creus. Il était affilié à l’Ordre de Calatrava, dont il emprunta la croix aux lys, mais gardait néanmoins son indépendance.

En 1400, l’Ordre de Montesa absorba l’ancien ordre de « Saint-Georges-d’Alfama », et adopta sa simple croix rouge rappelant l’ancienne croix du Temple.

En 1587, Philippe II unit l’ordre de Montesa à la couronne, les rois d’Espagne furent depuis lors les maîtres de l’ordre.

Au XIXe siècle, l’état espagnol expropria l’ordre de ses possessions, par conséquent, aujourd’hui, ce n’est plus qu’un ordre honorifique.

 

 

 

PORTUGAL :

 

L’Ordre du Christ :

Après l’abolition de l’Ordre du Temple, le roi de Portugal Dinis Ier obtint, en 1319, du pape Jean XXII l’autorisation de créer la  » Milice du Christ  » (en portugais : Ordem Militar de Christo). Ce fut, dans le principe, une simple continuation, sous un nom nouveau, de celui du Temple et de nombreux Templiers y trouvèrent refuge.

Les chevaliers du Christ, comme ceux du Temple, étaient destinés à combattre les Maures ; ils conservèrent l’habit blanc et la croix rouge du Temple. Même s’il était exclusivement Portugais, l’Ordre du Christ restait cependant affilié à celui de Calatrava. Le chef-lieu de l’ordre était à Castro-Marino ; plus tard, il fut transporté à Thomar.


Cet ordre était soumis à la règle de Saint Benoît et les chevaliers jouissaient de tous les privilèges, droits, exemptions et juridictions dont avaient bénéficié les chevaliers du Temple. Ils furent peu à peu déchargés des trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Alexandre VI (pape de 1492 à 1503) leur permit de se marier et les rois de Portugal les comblèrent de richesses. Jean Ier (roi de 1385 à 1433) leur abandonna même toutes les possessions et les colonies de l’Afrique, ne se réservant que le droit de suzeraineté.

Mais l’ordre devint si puissant qu’il fut décidé que ses nouvelles conquêtes seraient une propriété de la couronne et le pape Jules III réunit, en 1550, la grande maîtrise de l’ordre à

la couronne de Portugal. Les rois, à dater de ce jour, devinrent les administrateurs de l’ordre.


A la fin du Moyen Age, l’Ordre du Christ est le seul ordre ibérique qui continue à mener une mission originale inspirée de l’idéal des croisades. Il est l’élément moteur de toutes les expéditions des Portugais le long des côtes d’Afrique (Vasco de Gama était chevalier du Christ).

En 1789, l’Ordre du Christ, comme celui d’Aviz, fut réorganisé par la reine Maria qui lui donna de nouveaux statuts, en vigueur jusqu’en 1918. Il était devenu purement honorifique.  

Il est communément admis que dans l’autorisation originelle de créer l’Ordre du Christ

du Portugal, en 1319, la papauté se réservait le droit d’admettre des chevaliers ; mais il n’existe aucune trace de cette pratique à cette époque. Au cours du XVIIe siècle, Rome créa quelques  » Chevaliers du Christ « . Cependant, les rois du Portugal s’opposèrent énergiquement à cette pratique. Toutefois, en 1905, le pape Pie X créa l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus Christ, en tant que plus important ordre pontifical. Depuis Paul VI, il n’a été conféré qu’à des chefs d’états pour des raisons exceptionnelles

 

TEMPLIERS ET FRANC- MACONNERIE :


La légende dit que Pierre Daumont , Grand Maître de la Province d’Auvergne, réunit

les Templiers qui n’étaient pas emprisonnés. Ils s’habillèrent en maçon et fuirent vers l’Ecosse, retrouvèrent des Templiers et se mirent au service du Roi Robert Bruce.


Pour les remercier, celui-ci fonda l’Ordre de Saint André du Chardon, à Aberdeen puis

à Killwinning où fut fondé en 1559, la 1ère loge maçonnique dite écossaise. 


Aujourd’hui le rite Ecossais Rectifié affiche une filiation spirituelle avec l’Ordre du Temple, notamment en son ordre intérieur (Ecuyer-Novice-Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte).


Le Rite Américain, dit d’York, possède également un grade du Temple.


Les premiers liens documentés entre la « franc-maçonnerie » et les croisades apparaissent en 1737 à l'occasion du discours du Chevalier de Ramsay.

Ce dernier relie la franc-maçonnerie européenne aux Chevaliers de Saint-Jean

de Jérusalem née des croisades. Cette filiation symbolique et initiatique se retrouve dans les hauts grades maçonniques des plus anciens rituels issue de la tradition des modernes[.

 

 

 
 
 

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